Pour certains, c’est la première fois. Pour d’autres, c’est une habitude. Tous témoignent de la difficulté de se lancer le défi du “Dry January”, un mois sans alcool, face aux tentations ou à l’entourage social.

“Il y a trop de moments où la tentation ​est facile.” Pas évident de se lancer dans un Dry January . Il suffit de lire les nombreuses réponses à notre appel à témoignages lancé sur les réseaux sociaux d’Ouest-France.

Le défi, qui consiste à ne pas boire d’alcool à partir du premier janvier jusqu’à la fin du mois, peut inspirer quelques taquineries.

La majorité des gens prennent ça à la rigolade. Ou disent que c’est liberticide. “En France, c’est mal vu de ne pas boire d’alcool”​, observe Olivier, 36 ans.

Le chef de cuisine morbihannais participe à ce mois sans alcool pour la troisième fois. On te demande si tu es malade. L’alcool fait partie de la culture. La pression sociale est compliquée à gérer.

Les chiffres

Plus d’un Français sur dix (11 %) aurait relevé le défi en 2021, selon un sondage YouGov. Dans un communiqué de presse, la Ligue contre le cancer rappelle que l’alcool est le deuxième facteur de risque de cancers évitables. ​Et entraîne, en France, plus de 41 000 décès par an (à cause de cancers ou d’autres maladies).

Selon une enquête menée par BVA pour la Ligue, la consommation d’alcool est largement banalisée ​dans l’Hexagone. 31 % des Français dépassent les seuils limites recommandés.

“Le défi d’y arriver”

La santé n’est pas toujours la seule motivation des adeptes, récents ou accoutumés, du Dry January. Marie (le prénom a été modifié), 58 ans, dans le Morbihan, s’est lancée le défi d’y arriver. De résister à l’environnement amical ​, tandis qu’Antoine, 30 ans, dans le Calvados, se demande si l’alcool ne lui ferait pas prendre du poids.

D’autres, comme Clément, 28 ans, originaire du Finistère, veulent casser un rythme après les fêtes où les sorties s’enchaînent beaucoup. ​Olivier, lui, souhaite faire une pause avec son environnement professionnel festif .

Il y a aussi ceux qui sont confrontés à des difficultés intimes, comme Laurent, 45 ans, en Gironde. Après une soirée difficile, il refuse de se retrouver à nouveau “dans cet état-là.”

“Le plus difficile, c’est de le faire accepter”

“Le plus difficile, c’est de le faire accepter par ses amis qui ne comprennent pas et qui n’y voient aucun intérêt. Ils continuent à proposer de partager un bon verre de vin, de champagne, parce que “ce n’est qu’un verre.””​, raconte Marie.

Certains craquent, comme Clément, à l’occasion d’un anniversaire : “J’ai cédé par envie de passer une bonne soirée.” ​Pour son deuxième Dry January, on ne l’y reprendra pas.

Nos lecteurs ont-ils des techniques pour résister ? L’une met en place des stratagèmes. “Je prends de l’eau gazeuse dans un verre à vin histoire peut-être de tromper mon esprit. C’est grave docteur ?”​, plaisante-t-elle.

Un autre lecteur s’essaye aux bières sans alcool. ​Antoine, lui, compte sur son seul mental, tandis que Laurent s’appuie sur une application. Il lit aussi les témoignages de celles et ceux qui font comme lui, notamment à travers un groupe Facebook d’entraide.

“J’ai plus d’énergie”

En résistant, Marie en retire de la fierté. ​Et puis, ça ne fait pas de mal au corps, ça fait moins de calories.

​Olivier constate : “On sent la différence en quatre jours. Le sommeil, déjà, ça n’a rien à voir. Je mange moins, j’ai plus d’énergie, je fais plus de vélo, de marche”. ​Il peut aussi faire le point sur sa consommation d’alcool.

Marie prolonge parfois jusqu’au 8 mars pour fêter la journée internationale de la femme, mais avec modération !​ Olivier, lui, enchaînera avec la tournée minérale belge, en février. Laurent, lui, veut que ça continue après, “J’ai vraiment envie de ne plus consommer du tout”.

D’autres feront l’inverse. Quand on reprend après, doucement, ça n’a plus le même goût et ça monte vite à la tête. Ça fait du bien après les fêtes et tout le monde peut le faire, si l’on s’en donne les moyens​, conclut une internaute.

Source – Ouest France